Cours de Theatre [libre]

Invité

Edward marchait silencieusement le long du couloir qui le menait à la salle polyvalente; il était pensif: aujourd'hui, c'était son premier jour de cours et il n'avait aucune idée de comment ça allait se passer. Il n'était pas inquiet, juste un peu anxieux: et si aucuns élèves ne venaient? peut être que le théâtre n'intéressait personne dans cette faculté.....
Il arriva à une porte et poussa la barre de sécurité pour entrer dans la salle; il jeta un coup d’œil circulaire et poussa un soupir: ce n'était pas très grand mais il allait devoir faire avec, comme toujours.

Il s'avança et posa sa mallette sur une chaise en plastique, mit ses mains sur ses hanches, et regarda dans le vague, perdu dans ses pensées. Il ne savait pas trop par où commencer et surtout, ce qui le tracassais le plus, c'était de ne pas voir arriver d'élève. Il regarda la pendule accrochée au mur et constata qu'il n'était que 14h, autrement dit, si élèves il y avait, ils n'arriveraient pas avant 1/2 heure voir 1h. Edward avait donc du temps devant lui et il le consacra à arranger un peu la pièce.

D'abord, il poussa toutes les chaises contre le mur pour faire un espace libre au milieu de la salle. Ensuite, il tira les rideaux rouges pour faire des sortes de coulisses. Il se dirigea vers sa mallette et en tira quelques textes qu'il regarda d'un air songeur; qu'est-ce qu'il allait prendre? est-ce qu'il allait faire des exercices de dictions ou commencer tout de suite par une pièce à lire à haute voix? ou alors, des exercices peut être?
Edward se prit la tête entre les mains et se frotta les yeux; bon sang, il improviserait, comme d'habitude!

Une autre question vint à son esprit: il se présenterait sous son nom de famille ou son prénom?
Edward éclata de rire devant le nombre de questions existentielles qu'il se posait. Ce n'était pas la première fois pourtant, qu'il enseignait, mais il ne savait pas pourquoi, aujourd'hui, il était un peu stressé. Il alla ouvrir la porte et regarda dans le couloir: des élevés passaient en rigolant, jetant quelque parfois un regard interrogateur vers la porte, par laquelle Edward avait passé sa tête.

Il fit un sourire et rentra la tête en laissant la porte ouverte, espérant qu'un élève ou deux seraient assez intelligent pour venir voir ce que c'était.
Il s'assit sur une chaise, dos à la porte, et attendit, les bras croisés.

Invité

May marchait dans le couloir à travers les foules d'élèves. Elle avait cours de Théatre. Avec la Litterature, c'était l'un des seuls cours auxquels elle attachait de l'importance. C'était le premiers cours de Théatre jusque là. Elle avait entendu que la prof de théatre de l'an dernier avait décider de partir en conger maternité a la fin des vacances laissant l'administration de la fac dans l'embarras et dans la précipitation de trouver un nouveau prof. Ce qui voudrait dire qu'elle n'a jamais eu celui ci. Elle ne connaissait pas son nom, elle ne savait pas si c'était un homme ou une femme, elle ne connaissait pas son âge... Mais ce qui lui importait, c'était une chose: la passion de la matière qu'il enseignait. Le théatre était pour May une passion chère et quiconque osait la dévaloriser méritait le pire des chatiment. Elle s'était soignée pour une fois, avait essayé de coiffer sa tignasse, de se maquiller proprement, et de prendre des fringues pas trop indécentes.

Elle avait pris son sac et l'avait remplis de livres de pièces de théatre. Elle repéra la salle au bout d'un moment. Elle ouvrit la porte et aperçut un homme élégant, bien habillé, assis sur une chaise, dos à la porte.

De ce point de vue, il paraissait assez jeune et pas trop mal foutu.

Invité

Edward sursauta lorsque la porte s'ouvrit; il se retourna et vit une jeune fille, le regardant curieusement, sans gêne. Elle lui sourit et Edward lui rendit son sourire, un peu crispé.
Il se leva de sa chaise et passa sa main dans ses cheveux, sans trop savoir quoi faire. Une élève, ce n'était pas beaucoup et pour un cours de théâtre, il ne voyait pas très bien ce qu'il allait faire.

Il poussa un soupir et fit signe à la fille d'entrer mais de laisser la porte ouverte. Il détailla alors la jeune femme en face de lui: elle avait des cheveux bruns et blond qu'elle avait visiblement essayait de coiffer, et elle était légèrement maquillée. Edward remarqua son sac, plein à craquer de livre et sans crier gare, il s'approcha d'un mouvement brusque et prit un livre dans le sac de la fille.

Il le regarda et un sourire s'afficha sur ses lèvres: il n'avait peut être qu'un élève mais elle avait l'air passionnée de théâtre. C'était déjà ça.....
Il reposa le livre, s'avança vers le centre de la pièce, se retourna et écarta les bras dans un geste théâtrale avant de dire d'une voix grave:

- Puisque vous êtes la premiere à entrer dans cette pièce, faite moi une présentation de vous même pour que je puisse vous connaître.

Il fit un grand sourire, et désigna la piece d'un geste large avant d'ajouter:

- Vous pouvez utiliser n'importe quoi mais soyez originale, c'est ce que je vous demande.

Il espérait que la jeune fille ne dirait pas non mais elle avait l'air partante: une lueur de défis brillait dans ses yeux et elle fit un petit sourire. Edward prit une chaise et vint la mettre près du mur du fond pour pouvoir observer la fille.
Il attendit qu'elle se prépare et s'aperçut qu'il avait oublié de se présenter. Il regarda la jeune fille un instant avant de parler d'une voix claire:

- Je ne me suis pas présenté: Edward Böhm, Mademoiselle.

La jeune fille sursauta à la voix de l'Autrichien mais ne parla pas, réservant sa voix pour sa présentation. Edward croisa les bras sur sa poitrine et attendit.

Invité

May sourit, une idée lui venait. Elle tourna le dos au professeur. Elle se tût pendant quelques secondes. Elle se retourna. Au lieu d'adopter sa posture avachie, elle se tint droite comme un pieux et laissa échapper un petit cri aigu: "John!!!" Elle pinça les lèvres. "Mais que va-t-on faire John, que va-t-on faire?!"

Elle prenait un accent de Boston prononcé, immitant une typique Waspish de la quarantaine.

"Nous avions tout, John! Tout! L'argent! Deux filles parfaites! La réputation... Dieu nous a puni, John. Nous allons pourtant à l'église tous les jours... Et voilà qu'il donne la mort à une de nos filles, et transforme l'autre en petite dévergondée! Elle est enceinte John! ENCEINTE! Et elle ne connais même pas le nom du père!"

May reprit son air habituel. Elle se retourna a nouveau pour quelques secondes et se remit en suite face à son professeur, mimant une mère qui tiens son bébé dans les bras. Elle pausa son "enfant" sur une table du coin de la salle de classe. Elle s'affala alors à terre, émit un rot sonore et prit une bouteille de bière imaginaire. Elle fit semblant de la boire pendant plusieurs secondes. Elle alla voir son bébé imaginaire, et prit son biberon puis mélangea la bierre et le lait puis rendit le biberon au bébé.

"Tiens! Ca te requinquera!!" hurla-t-elle.

Elle se retourna une nouvelle fois, ne bougea plus pendant cinq secondes puis se retourna a nouveau. Elle prit une chaise dans le coin de la salle et s'assit dessus. Elle mima le ruminement d'un accro au chewing-gum.

"Dis, t'sais quoi?! J'vais en Europe! Si, si, j'te jure! Ed m'emène là bas. Naaan, mais c'est normal de m'envier. Je pars demain. Quoi? Les gosses? Je les ai tous casés chez leur père. Puis on emmène Sandra, parce que c'est notre fi-fille à nous... Puis la petite batarde, elle va gambader dans une maison de correction en Oregon. Rhooo! J'en ai assez de l'avoir dans les pates celle ci! Elle est insupportable! Tu connais pas sa dernière? Elle a fait fumer un gosse de six ans et elle s'est fait virer de l'école. Non, mais je te jure! J'ai vraiment produit une bonne à rien! Seulement onze ans et déjà une br**leuse! Je reviens quand? Bah dans quelques années. Allez ciao!"

Soudainement, elle se leva de sa chaise. Elle se changea ensuite en policier.

"Inspecteur McCarthy. Nous avons enfin trouvé votre dossier! Vous êtes donc May Wind, 13 ans, censée être pensionnaire à Portland, Oregon. Alors que faites-vous ici, à Eureka, Californie?! Une fugue? Ah oui, c'est dans le dossier. Ca explique tout. Cependant il reste une chose qui sera bientôt ajoutée à votre dossier. Savez-vous que l'Etat de Californie prohibe l'usage de ce genre d'alcool (May agita une bouteille imaginaire) aux mineurs de moins de 21 ans? Age que vous n'atteindrez que dans huit ans? Vous serez renvoyée à Portland sous vingt-quatre heures."

Elle se retourna une fois de plus, puis encore une fois. Elle avait cette fois ci l'air d'elle même. Elle ne dit rien. Böhm commenca à bouger la bouche comme pour parler et May le coupa net d'une voix tonitruante.

"Bon pour moi?! Tu crois vraiment savoir ce qui est bon pour moi?! Portland n'étais pas les quatres années les plus bénéfiques que j'ai passé de ma vie, c'étaient les PIRES! Tu es incapable de savoir ce qui est bon pour moi!!! Et tu sais quoi? TU SAIS QUOI?! Je prendrais plus une seule de tes idées pourries! Je demande l'émancipation! Rien à foutre que je n'ai que quinze ans, j'aurait toujours vingt ans de plus que toi, mentalement!"

Elle reprit alors sa voix normale.

"Donc je suis restée à San Francisco pendant six paisibles années, j'ai continué mes études normalement et je suis en deuxième année de Litterature. Pour faire court, mon nom est May Wind..."

Elle salua le publique (Mr Böhm) et dit alors:

"Maintenant, à vous!" fit-elle avec un sourire malicieux.

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