Cambriolage au quai 69 (PV Milla)

Le yacht de Jim, un superbe … Sedan 52 de chez Ocean Alexander trône fièrement à l’ancre, au Quai 69, entre une vieille épave rouillée qui achève de se désagréger et une grue péniche qui sert parfois à renflouer l’un ou l’autre des blocs de ciment qui menacent à tout moment de s’effondrer d’une vieille digue placée pas loin de là.

Une petite clôture métallique permet à Jim de garer sa Kawa 750 à l’abri sinon des regards du moins du vol.

Une vieille passerelle rouillée grince dangereusement lorsqu’on s’engage dessus juste au dessus des eaux noires et sombres du port et donne accès à un superbe bâtiment (bateau) doté de luxueux raffinements et d’une motorisation de haute performance.

Le bateau, Jim le tient d’un certain Jochen Wolter sous le nom duquel il est encore enregistré à Nassau, Bahamas. Et s’il n’a pas pu le mettre dans la marina avec les autres bateaux de San Francisco, c’est presque par choix personnel, le quai 69 , même pourri, ça lui plaisait.

A bord, bien sur, on trouve tout le nécessaire pour vivre, un petit appartement cosy avec chambre d’amis et tout le nécessaire pour passer de bien agréables moments, il n’y manque qu’une cheminée et une fourrure devant pour euh … s’allonger.

La veuve de Jochen, n’a jamais vraiment trop aimé ce bâtiment, qu’elle jugeait trop petit pour elle, alors elle n’a jamais jugé utile de revenir sur le bateau, prendre un équipement presque complet de photographe, une collection de fringues, de chaussures et de maillots qui permettait à Jochen de shooter quand l’envie lui en prenait l’une ou l’autre de ses superbes invitées.

Il y a bien sur tout un choix de Cds, un ordinateur portable, du caviar, du champagne et du foie gras en abondance … et même la bière préférée de l’ancien propriétaire dont les gôuts en matière culinaires étaient parfois des plus étrange … : De la Kro, avec la choucroute, c’est c’qui nous faut !

Il y a aussi les souvenirs personnels de Jim : Une dizaine de vidéos dont il est le héro et dans lesquelles il tient compagnie à de jeunes et jolies demoiselles désireuses comme lui de se faire un nom dans les métiers du spectacle, un livre photo en noir et blanc publié chez Eros Ed. sous le titre ménage à trois et dédicacé par le photographe … Des photos plus classiques qui prouvent qu’il a fait aussi dans le mannequinât. Ou qui le montrent en vacances avec une fort jolie jeune femme qui figure également sur une couverture découpée de vogue.
Il y a aussi un C.V qui redonne sa filmographie et qui est en cours d’écriture …

Mais en ce début de soirée, Jim qui a revetu un bleu de travail s'occupe dans le compartiment moteur du yacht, c'est simple, il n'y à qu'à refaire les niveaux huile et liquide de refroidissement en suivant les indications du constructeur ... Un lourd jerrycan entre les bras, il écoute le glouglou du liquide qui s'écoule à travers une ouverture ...

Derrière lui la porte de la salle des machines s'est refermée avec un doux chuintement, l'isolant du monde extérieur pour un bon moment ...

De son côté, Jim ignorant tout de la présence d’une nouvelle venue à bord acheva de vider le dernier bidon d’huile dans une espèce de réservoir.

Il songea avec un sourire que le liquide dont il venait de gorger les puissants moteurs de sa luxueuse embarcation allait lui coûter un max, et ce serait encore pire s’il s’amusait à utiliser l’embarcation pour de petites sorties en mer, il se demanda s’il serait capable de payer la facture de carburant …
Pendant un temps, oui, ça pourrait aller, Jochen s’était montré étonnement généreux dans le legs qu’il lui avait fait, ça n’avait rien d’étonnant si l’on considérait qu’il s’était montré un fidèle assistant. Ca l’était plus si l’on considérait qu’il avait aussi été l’amant de la femme de ce dernier.

Il s’empara d’un chiffon et effaça les traces qu’avaient laissé une coulure d’huile sur le sol d’un des compartiments moteurs, voila, il n’avait plus qu’à vérifier les niveaux du liquide de refroidissement du second moteur, et il en aurait fini.

Alors il pourrait prendre une douche et puis il enfourcherait sa moto pour s'offrir une petite virée en ville, il y avait plein d’endroits qu’il souhaitait découvrir …

Jim achevait presque les travaux de maintenance qu’il s’était imposé lorsqu’il entendit du bruit, cela semblait venir du pont supérieur, bon ce ne devait être rien de bien grave, alors il continua ce qu’il avait à faire lorsqu’un second bruit attira de nouveau son attention ….

Cette fois il n’y avait pas de doute à avoir, il y avait quelqu’un d’autre à bord, quelqu’un qui venait de faire claquer bruyemment la porte d’une des cabines, ce fut suivi par le bruit d’une pile d’objets qu’on balançait au sol et puis la chute d’un objet lourd.

Pas vraiment certain de ce sur qui il allait tomber, Jim chercha d’abord un objet autour de lui, n’importe quoi, un truc pour se défendre ou au moins mettre en fuite le ou les cambrioleurs.
Sa première pensée avait été pour le lance fusée, un flingue efficace, surtout si on l’utillise à si courte portée, seulement, pas de pot, c’est pas le genre d’objet qu’on stocke dans un compartiment moteur, il lui restait pourtant le choix de s’emparer d’une lourde clef anglaise et d’aller voir en douceur s’il était encore temps d’agir.

Son « arme » à la main, il ouvrit précautionneusement la porte et se dirigea vers la cabine en face de lui, sa cabine … c’est alors qu’il l’aperçut, c’était une femme pas bien grande ni même bien impressionnante, elle lui tournait le dos et ne se génait pas pour balancer la cendre de son mégot sur la luxueuse moquette …

Une colère froide monta doucement en lui à la vue du bordel qu’elle venait de mettre dans ce qu’il considérait comme son chez-lui. Il eprouva l'envie de lever la clef et de l'abattre de toute sa force dans le dos de cette idiote qui se comportait avec un tel sans gêne.

Elle avait raison, pas de doute, il n’avait pas la moindre envie de rester là à la regarder se livrer à son petit numéro, il avait déjà eu l’occasion de faire pleurer un type qui l’avait menacé d’un couteau, alors il n’éprouva pas la moindre trouille à la vue de la lame que la belle venait de faire apparaître comme par magie dans sa main.

Il la devina rapide, vicieuse et il était probable qu’elle n’aurait sûrement aucune hésitation à se servir du « canif », ça ne l’empêcha pas de laisser tomber la clef Anglaise au sol et il se saisit de son pull qu’elle avait jeté au sol, il l’enroula autour de son bras, comme on lui avait appris à le faire.
Au moins, ça lui protégerait le bras des éventuels coups de taille.

Puis dans une posture qui n’était pas sans rappeler celle d’un boxeur, il se rapprocha d’elle à petits pas, le regard mauvais, pas de toute sur ses intentions, il n’avait qu’une envie en tête, la dérouiller grave pour toutes les avanies qu’elle avait fait subir à son petit intérieur.

Et le fait qu’elle soit une femme n’y changerait rien, enfin si, ça changeait juste le fait qu’elle allait avoir l’agilité et la rapidité pour elle, pas vraiment un avantage en fait, car dans un intérieur aussi confiné que celui d’un bateau, lui, il pourrait lui utiliser au maximum sa force et son poids.

Il n’y avait pas de place pour le doute dans sa tête : il allait la crever ...

S’il allait avoir les couilles de frapper une faible femme ?
Pas de doute, elle ignorait d’où il sortait et comment il avait vécu depuis ces cinq dernières années, la réponse lui parvint sous la forme d’un direct du gauche qui en réponse au faible coup qu’elle lui avait asséné, lui fendit la lèvre, il doubla son coup d’un second direct au menton tout en prenant soin de ne pas se fendre et qu’elle n’ait pas d’occasion de le piquer au ventre …

Chacun de ses coups l’avait fait reculer, et il n’eut pas le moindre doute sur le fait qu’il avait déjà bien secoué ses défenses, il enchaîna alors d’un puissant coup de pied qui l’envoya valser dans une chaise, il eut l’impression de la voir basculer comme au ralenti, elle heurta le sol dans ce qui lui parut être un silence impressionnant alors qu’en fait elle s’ecrasa sur le tapis avec un bruit sourd qui prouvait que l’impact avait du être bien rude.

Il prit le temps de s’essuyer la lèvre, c’avait été une victoire trop facile qui ne lui avait pas vraiment donné l’occasion de laisser libre cours à sa colère … du coin de l’œil il chercha l’arme, le couteau, sans l’apercevoir au milieu du désordre qui régnait maintenant sur le sol de sa cabine.

Il eut de la veine de ne pas s’assommer en tombant. Cette garce se révélait bien plus coriace que prévu, et malgré qu’il l’ait à moitié assommée au cours de leur précédent échange de coup (enfin, c’est surtout lui qui avait cogné), elle était revenue à la charge avec une sorte de rage meurtrière.

Il se rendit compte qu’il avait eu raison de ne pas l’épargner, car il semblait qu’elle s’était mise en tête de le défigurer à coups de poing. Heureusement pour lui, une partie des coups qu’elle lui envoya un peu au hasard l’atteignit à la poitrine sans lui faire grand mal.

Il s’arrangea pour la saisir fermement par le débardeur blanc qu’elle portait et prenant appui sur une de ses jambe, il n’eut pas grand mal à la basculer sur le côté, ce n’était pas volontaire, mais il lui fit heurter la cloison que le choc ébranla presque …
Il lutta un instant pour lui saisir les bras, et l’immobiliser, mais elle ne semblait toujours pas décidée à se laisser faire, lui opposant au contraire tout ce qu’elle pouvait pour l’empêcher de mener à bien son projet. Elle commençait même à lui balancer autant qu’elle le pouvait des coups de genoux en visant ce qui lui sembla être son entrejambe.

Comme sa rage à lui n’était toujours pas retombée, il n’eut aucun remords à lui repousser la tête en arrière, cette fois ce fut la nuque de Milla et non son corps dans son ensemble qui vint heurter la paroi en un bruit mat. Il récitera son exploit une seconde fois et constata qu’elle avait le regard dans le vague ce qui lui permit de se relever …

Il souffla bruyamment, le souffle court, une de ses pommettes marquées par les coups qu’elle venait de lui assener commençait à gonfler, ça le rendit furieux, alors, il lui envoya deux violents coups de pied dans l’estomac, le genre de coup qu’on réserve à la sortie d’un bar à un concurrent malheureux auprès duquel on s’est disputé les faveurs d’une jolie femme.

Il eut un rictus de joie malsaine lorsqu’il l’entendit gémir de douleur et s’assit un moment sur le lit pour reprendre son souffle, cette fois, il se garda bien d’oublier de la surveiller.
Si elle se mettait en tête de se relever pour lui faire la peau, il serait le premier à frapper …

Comme elle ne bougeait pas, il prit le temps de sortir une clope de son paquet, et put constater q’un des coups de poing qu’elle lui avait assené avait écrasé ses dernières clopes, il jura et se mit à la recherche de son paquet à elle, il l’avait vu tomber au sol lorsqu’elle avait sorti son couteau.
Il finit par le trouver, et comme par chance, il avait encore son briquet dans une des poches de son bleu de travail il s’alluma avec délice sa première clope de la soirée ….

Il essayait de ne pas la perdre du regard, une nana comme ça, c’était de la dynamite, surtout si on considérait aussi qu’elle était pas mal du tout malgré la tête au carré qu’il venait de lui mettre .

Il tira encore une ou deux bouffées sur sa cigarette puis se leva d’un bond, il venait juste de remarquer que quelque chose clochait, qu’elle ne bougeait plus du tout, et même qu’une tache rouge semblait être apparue sous la tête de l’inconnue, il y avait aussi cette traînée de sang rougeâtre contre la cloison, là où il lui avait cogné la tête à deux reprises.

Il l’examina un moment de loin avant de s’approcher avec précaution, elle ne bougeait plus du tout, mais peut être qu’elle respirait encore ? il essaya de voir si sa poitrine se soulevait, ça avait pas l’air d’être le cas, il mit deux doigts sur sa gorge et chercha son pouls …. Rien !

Il se redressa et recula de deux pas, ça pouvait pas tomber pire. Il sortait à peine d’une enquête criminelle au cours de laquelle on l’avait soupçonné d’avoir tué à tort un vieux barbon bien pervers pour se taper tout à loisir une femme qui avait au bas mot dix ans de plus que lui.
On l’avait innocenté bien sur, parce qu’il était innocent Jim, blanc comme la neige qu’il consommait parfois, n’empêche qu’avec un antécédent comme celui là, il allait se retrouver à nouveau dans le collimateur de tout ce que le coin comportait comme flics divers.

Il se demanda comment il s’y prendrait pour expliquer la mort de cette fille, une cambrioleuse ? c’était pas sur que les flics le croient, si ç’avait été un gars, avec un bon avocat, il s’en serait sorti sans problèmes, mais là, d’ici à ce qu’on l’accuse de viol ou de tout autre truc bien louche, y’avait qu’un pas.

La solution s’imposa d’elle-même à lui comme dans un éclair de génie il sut quoi faire avant même d’y avoir pensé, ça devait être l’instinct qui lui commandait ça.

Il commença par lui soulever la tête et l’enroula dans une serviette histoire que la pouffe arrête de lui saloper la moquette, en plus qu’il avait vu les experts Miami à la télé et qu’il savait que le sang ça laisse des traces pour la police, et du sang, y’en avait déjà trop dans la pièce.

Puis il la souleva par les dessous de bras et entreprit de la remonter à l’étage, c’était pas facile, parce que l’escalier était raide, mais comme elle pesait pas lourd il finit par y arriver.

Larguer les amarres, démarrer les moteurs, ça lui prit même pas cinq minutes, il mit les machines en avant toute et la puissante vedette bondit en direction du grand large, direction les hauts fonds, il savait pas si c’était du crabe ou du homard qui vivait là bas, n’empêche, qu’il avait un paquet pour « eux ».

Il guida le yacht jusque dans la passe qui marquait la sortie du port, puis mit le pilote automatique avant de sortit préparer ce qui devait l’être : une vieille ancre, dix mètres de chaîne, des plombs qui faisaient partie du matériel de plongée, c’était la première fois qu’il faisait ça, alors, il hésita pas une seconde à en rajouter, fallait pas qu’elle remonte celle-la, sinon ça allait faire des vagues … et les vagues dans ce genre là, Jim était pas fan.

Il assembla tout son attirail plus un peu de cordes puis s’empara d’un couteau de marin, et revint dans le carré d’où il tira le corps de l’inconnue jusqu’à l’extérieur, il dut lui éclater le coccyx sur le bas de la porte en faisant ça, mais il s’en foutait, de toute manière, elle sentait plus rien pas vrai ?
Il l’approcha aussi près du bord que possible et ouvrit d’avance la petite porte qui servait à se jeter à l’eau, le moment venu, il aurait plus qu’à lui mettre une petite poussée et tout serait réglé.
Puis il découpa ses fringues, peut être qu’il les foutrait à l’eau peut être qu’il les jetterait à terre dans une poubelle, il était pas encore sur.
L’important c était qu’on puisse pas retrouver la moindre trace de qui elle était.

Le débardeur blanc, enfin qui l’était plus vraiment dans la nuque, le soutien gorge qui laissa apparaître deux jolis seins, la ceinture l’étoffe du jeans …
Il tranchait tout Jim, pressé de préparer son inconnue pour un dernier saut dans le grand bleu, un saut qui l’enverrait jouer les sirènes par un bon 80 mètres de fonds sur un banc d’algue ou de sable, il s’en foutait.
L’important, c’était qu’elle disparaisse.

Il tira sur la ficelle d’un string qui masquait son ventre … et trancha le tissu mince qui cachait l’intimité de la fille …
Il lui restait plus que ses chaussures lorsq’il remarqua qu’ils avaient quitté les bas fonds, à la manière dont le bateau tanguait. Peut être aussi qu’ils allaient trop vite, à moins que … il n’avait pas consulté la météo, pressé qu’il était de se débarrasser d’elle. Il était peut être sorti au mauvais moment ?
Il essuya la pluie qui coulait dans ses yeux, et passa le nœud marin qu’il avait formé autour des jambes de la fille, il serra un grand coup et une nouvelle rafale de vent fit rouler une fois de plus dangereusement le bateau …

Il saisit l’ancre, les plombs et la chaîne qu’il cadenassa autour du ventre de la fille.
Pour plus de sécurité, il allait consulter le profondimètre, histoire de vérifier qu’il était assez loin de la côte et puis il enverrait tout l’attirail par le fonds …

En observant le corps recroquevillé au fonds du bateau, ça lui fit un drôle d'effet quand même, il réalisa qu'il n'avait eprouvé aucun remord, même lorsqu'il avait fallu toucher la peau glacée de l'inconnue ...

Mince, voila que son cadavre lui parlait maintenant, Jim se rejeta en arrière, s’il avait été cardiaque, il en serait mort de frousse, il recula de quelques pas. Cette nouvelle donnée au problème, il ne s’y attendait vraiment pas, il se demanda un long moment s’il ne devait pas se contenter de la pousser un peu, histoire de simplifier le problème.

Ca lui rappela la fois où au cours d’un contrôle de math, il s’était contenté de déchirer la feuille de sa copie. Peut être que c’était encore une solution applicable ?

Il hésita, puis avec un juron, se saisit de l’ancre, et des plombs dont il l’avait copieusement lestée, et qu’il tira à l’abri, tirant au passage l’inconnue et la chaîne qui l’entourait.
L’eau d’une vague qui prit le bateau par le travers inonda le pont et l’inconnue … l’eau ruissela sur le corps diaphane sur lequel il devinait à la chair de poule qu’elle avait, qu’elle devait être glacée de froid.
S’il ne l’avait pas tirée à l’abri quelques instants plus tôt, il était probable que « tout le bazar » aurait été entraîné au fonds.

Il venait de se dégonfler et en était parfaitement conscient, mais comme il était pas vraiment pressé de passer son bac de meurtrier il en fut soulagé, dans le fonds, les choses devenaient moins graves, et donc plus faciles à expliquer au flic.
En tout cas, l’aiguillage de la vie venait de lui ouvrir un nouveau passage qui l’éloignait de a chaise électrique, et il en fut soulagé.

Il ajouta quand même sur un ton qui se voulait bourru : « Tu sais que t’es une sacrée veinarde toi … !? »

Milla gigotait de douleurs, les ocups qu'elle avit reçu plus tot commençait serieusement à etre pénible. Elle grimaça même lorsqu'il tira sur la chaine qu'il avait passé à son pieds, la tirant par là même un peu plus vers l'intéireur du bateau. Sa cheville prise dans la chaine craqua un peu sous l'effort, une nouvelle douleur enflait deja à cette endroit, laissant des marques supplémentaire au passage.

Milla observait l'homme qui finalement ne semblait plus vouloir la tuer. elle était transis de froid et se n'est pas la rasage d'eau glacée qu'elle venait de prendre qui allait arrangé les choses. Ses lèvres prirent une teinte bleuté des plus inquiètante, alors que tout se corps réagissant au froid, tremblait comme une feuille morte en automne.

Fr.. f...Ffr... Frrfrroid...

Elle n'avait rien su dire d'autre, regardant désespéré son assaillant toujours aussi nue. Elle ne pouvait pas faire grand chose d'autre à la merci de son agresseur . Le froi la paralysant , elle se voyait mal reprendre l'echange qu'il avait eu plus tot , surtout que maintenant, elle n'etait pas dans une forme des plus olympiques. Son seul espoir était qu'il lui vienne en aide , et ça lui faisait mal de le reconnaitre, mais ellen'attendait que ça ! elle n'avait pas envie de mourrir... pas comme ça.

Sss..s'il ...ttte... plllaitt....

Même à l'agonie, elle avait oujours eut de mal à utiliser ces mots, il devait vraiment se considérer comme chanceux de les avoir reçu.

hj : pas tres long désolé ^^ me rattraperais promis ^^

(Pas de soucis pour la longueur, moi j’ai toujours considéré que les fofos, ça peut être bien quand c’est long, mais court et nerveux, ça me plait aussi … )

Il l’enjamba, sans crainte, parce que vu l’état dans lequel elle était, c’était évident pour lui aussi qu’elle présentait plus le moindre danger. Il se re-demanda si elle allait pas y passer quand même et s’il ne valait pas mieux la coller directement par-dessus bord ?
Non, il ne devait plus penser à cette solution, il y en avait d’autres …

Il referma la porte qui donnait sur une mer maintenant déchaînée, le gros temps s’était installé d’un coup et tandis qu’un éclair déchirait le ciel il put voir qu’il n’y avait pas la moindre lumière à l’horizon, ça au moins c’était positif, ça devait vouloir dire que le bateau continuait à s’éloigner de la côte, qu’ils avaient passé la zone de la déchetterie située en mer, là où les péniches chargées des ordures du port venaient larguer leur cargaison, et par la même, là où il avait eu l’intention de la couler.

Il revint vers elle et galéra sérieusement sur le pont avant de retrouver la clef du cadenas qui lui avait servi à l’accrocher à l’ancre, les maillons s’étaient incrustés dans sa peau et ça lui donna l’impression qu’il la délivrait des tentacules d’un poulpe, ensuite il lui fallut défaire le nœuds avec lequel il lui avait fixé une impressionnante quantité de plombs autour des jambes.
Comme l’eau de mer avait resserré la corde, là aussi, c’était pas beau à voir, elle avait des marques incrustées un peu partout dans la peau, sans compter les marbrures et les violaçures qui apparaissaient sur sa peau.
A chaque coup de roulis, elle glissait sur le pont trempé comme une … euh, comme un objet qu’on aurait oublié d’amarrer au bateau.

Le temps qu’il fasse tout ça, elle avait tourné de l’œil une fois de plus.
Il la prit par les dessous de bras et la traîna à l’intérieur en sens inverse avec un peu plus d’égards cette fois il claqua la porte du carré et la laissa en plan trempée le temps d’aller vérifier qu’ils étaient bien seuls au monde et que la route qu’ils suivaient ne les entraînait pas vers la côte.

Il galérait avec les instruments, pas vraiment habitué à leur manipulation et ça lui prit du temps pour régler le pilote automatique afin d’être prévenue en cas de collision et pour que le bateau ne s’éloigne pas trop vers la haute mer.

Quand ce fut fait, il régla le chauffage à fonds et se tourna vers elle en se demandant comment il allait pouvoir se sortir du rôle de petit infirmier dans lequel il s’était fourré par pure bonté d’âme.

Jim lui fit signe qu’elle pouvait s’asseoir, le bateau était à la dérive depuis qu’il avait coupé les moteurs …
Incertain de la réaction de Milla, il préférait avoir avec elle une petite discussion sur la situation actuelle avant qu’ils ne rentrent au port ...
Il avait dressé la table pour elle, dans la luxueuse vaisselle qui faisait partie de l’héritage que lui avait laissé feu Jochen Wolter, paix à son âme de pourri etc. etc.
Il lui laissa le temps de s’installer, avant de se lever et de lui ramener une assiette remplie de bacon, d’œuf brouillé, d’une saucisse et d’une tomate bouillie, le vrai breakfast à l’Anglaise quoi.
Un grand verre de jus d’orange complétait l’ensemble ainsi qu’une miche de pain qu’il avait du faire cuire spécialement au four. Il y avait aussi un tube plein d’aspirine au cas ou elle aurait encore eu mal à la tête ?
N’empêche qu’il avait l’impression d’assurer grave en cuisine sur ce coup la.
Il s’assit en face d’elle et prit une cigarette dans le paquet qui appartenait à Milla avant de le repousser dans sa direction. Il tira une taffe puis l’observa tandis qu’elle déjeunait.
Pas de doute, c’était une dure, elle l’avait prouvé hier, lui faisant découvrir par là même occasion que lui non plus n’était pas exempt de défauts.
Enfin, tout dépendait la manière selon laquelle on considérait les choses … pour d’autres, ça pouvait passer pour une qualité ce qu’il avais fait hier.
Il attendit qu’elle ait fini de manger puis se retourna et se saisit de 600 dollars et de plusieurs sachets de poudre qu’il posa et poussa sur la table dans sa direction.
Il lui rendait ce qui lui appartenait, et put enfin lui demander :

« C’est quoi ton prénom ? Et tu es quoi au juste ? une voleuse ? une jeune femme de bonne famille qui fait des casses pour le fun ?»

Tandis qu’elle lui répondait, il se leva et tira une dernière bouffée de sa cigarette, avant de la lui planter entre les lèvres.
Il prit un plateau de fer posé derrière elle et qui contenait du sparadrap, de la ouate, de la teinture d’iode et du mercurochrome.

«Tu sais, la seule fois où j’ai joué un infirmier, c’était dans le cadre d’un film adulte. Comme je pense pas que tu aies de fievre, je crois qu’il vaut mieux qu’on évite de ré éditer l’expérience. T’as pas besoin que je te prenne la température … si tu vois ce que je veux dire ?? »

Lui répondit il sur un ton détaché.
Il lui tamponna l’arcade, se demandant en effet comment il se pouvait qu’il ait autant changé d’attitude envers elle au cours de la nuit. Il s’était mis dans une sacrée rogne quand elle avait sorti son arme mais, c’était surtout le fait qu’elle ait mis un sacré Bronx dans ses souvenirs qui l’avait faché.
Comme elle n’avait rien abimé des souvenirs qu’il avait gardé de Laétizia, il avait passé l’éponge … d’autant que lui-même n’avait rien d’un enfant de cœur. Après tout, entre gens malhonnétes, on se comprend. Et il avait presque déjà passé l’éponge sur sa tentative de vol.
Et puis surtout, il l’avait vue nue, et avait quand même passé une ou deux heures à essayer de la retaper, entre la douche brulante qu’il lui avait fait prendre pour la réchauffer et le temps qu’il avait passé à bander et nettoyer ses ecorchures, son petit esprit de mec avait commencé à fonctionner à toute vitesse …
Il avait même été tenté de s’allonger avec elle et d’en profiter lorsqu’il l’avait couchée, seulement, il n’en avait pas envie comme ça, il tenait à ce qu’elle soit en état de se souvenir de ce qu’il lui ferait, enfin, si quelque chose devait se passer entre eux.

« Ta veste en cuir ?? Ah oui, je l’ai mise en bas dans la penderie … »

Il lui retira la cigarette de la bouche, en tira une taffe avant de la lui replanter familièrement en bouche … en ajoutant :

« Si tu veux que je passe à la suite, va falloir que tu m’en montres plus … » Il tenait toujours à la main un tampon d’ouate.

« J’ai rien abusé du tout, sinon tu t’en rappellerais … »

lui lança t’il sur un ton léger histoire de bien lui faire comprendre qu’il plaisantait.
Il hocha la tête, vu l’état de sa poitrine, il n’y avait qu’une solution masser une fois encore avec l’ espèce de gel cicatrisant qu’il avait trouvé dans la pharmacie.
Il opta pour la ouate, pour l’instant, du moins et tamponna à petits gestes précis et doux les diverses echymoses qu’elle présentait.
Il continua en soignant de même le résultat du coup de pompe qu’il lui avait envoyé dans les côtes et conclut rassurant :

« T’as de la chance, je pensais t’en avoir pétée une ou deux … ? Ca fait quel effet de se faire chouchouter par l’homme qui a failli t’envoyer à la baille hier soir ? »

Comme elle répondait pas à ses questions sur sa vie privée, ce qui avait rien d’anormal, vu le milieu où il évoluait, il décida que le moment était venu d’en poser d’autres, plus génériques mais qui lui permettraient quand même de la cerner.
Bon il lui restait plus qu’à s’occuper des jambes de Milla, ce n’ était pas l’endroit de son corps qui présentait le plus d’echymoses, alors il opta pour un massage, sans trop appuyer cependant, il sentit que le produit faisait son effet parce que ça lui réchauffait l’intérieur des mains, et que la belle lui abandonna sans trop de chichis l’une puis l’autre de ses jambes …
Il s’empara du tube de gel cicatrisant, il restait à s’occuper de la série de coupure qui marbraient les seins de la belle d’une série de lignes roses …

« Je m’en charge ou tu t’en charges ? »

Milla gesticulait sur la banquette alors que l'homme soignait tour à tour les ecchimoses qui parcouraient son corps. Elle avait entendu la remarque qu'il avait fait sur ses agissements la veille. Il faut dire qu'elle n'y preta pas beaucoup attention, une vieille habitude à ne pas accorder trop vite sa confiance. Il prenait soin d'elle alors qu'il l'avait lui même mise dans cette etat.

toi t'as surtout de la chance que je n'ai pu concerver ma lame ...

Sa réplique avait une vocation menaçante mais , elle n'avait plus l'intention de le défier, pour l'instant , elle etait encore un peu sur la defensive et ne savait pas encore trop quoi penser.

Mais je dois dire que je n'ai pas souvent l'habitude de me faire tabassser puis dorloter à la suite ...

Celle-ci se voulait ironique et rassurante. Elle prit une gorgée de jus d'orange qu'elle s'etait servi e pendat qu'il lui massait les pieds. Et il semblait etre très doué d'ailleurs, l'effet du massage outre de soulager la douleur que lui procurait sa blessure aux chevilles, la faisait frissonnait. La matinée n'etait pas fraiche pourtant bien au contraire...

Alors qu'il avait erminée son masage , il lui montra le gel cicatrisant. Elle comprit bien vite que seule sa poitrine restait à etre soigné, et l'homme semblait "hésitant" à le faire sans son autorisatoin. D'un rictus plus que malin , elle lui montra le verre de jus d'orange qu'elle tenait encore :

Tu n'as qu'à t'en charger ... moi je suis occupée...

Non, il y croyait pas, il avait failli la mettre à la baille la veille au soir et voila qu’elle commençait à se la jouer comme s’il était son larbin, il faillit éclater de rire et l’imagina se prélassant sur le sun deck pendant que lui s’occupait à tenir la barre.

S’il la laissait faire, il risquait de finir comme ça, il décida que ce ne serait pas le cas, mais lui concéda quand même :

«Que t’aies perdu ton couteau, ouais, j’crois qu’j’ai eu de la chance sur ce coup là … »

Ce faisant, il versa une large dose de gel cicatrisant sur ses paumes, qu’il chauffa longuement entre ses mains avant de venir s’installer confortablement en face d’elle.
Puis il passa doucement les mains sous ses deux seins, bon c’était pas vraiment super thérapeutique d’apparence comme massage, mais puisqu’elle le laissait libre d’en faire plus, il choisit de commencer par de lentes caresses en remontant le long de sa poitrine, peu à peu il amplifia la manière dont il la massait et ses mains passèrent de la partie externe de son buste pour revenir doucement se placer sur ses auréoles et ses tétons.

Il s’évita pourtant de poussant le bouchon trop loin, en évitant de préciser trop la caresse qu’il était en train de lui administrer.

Il devina qu’elle se laissait peu à peu aller et que ce qu’il lui faisait lui donnait à elle comme à lui un peu plus de sensations qu’il n’était nécessaire.

Alors, il se pencha doucement sur elle tout en continuant à la masser et sa bouche à lui vint chercher sa bouche à elle qu’il effleura doucement de ses lèvres …